Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ON N'EN PARLE JAMAIS!
ON N'EN PARLE JAMAIS!
Archives
4 mai 2011

10. J’irai chier sur le mausolée d’Adolphe Thiers !

(Résumé de l’épisode précédent : La révolution en Egypte et en Tunisie par écrans interposés remplit d’allégresse Dagmar et la foule bigarrée dans les rues. A qui le tour ? Alors qu’une autre guerre se prépare à Paname. Les fics en armes sont sur le point d’assiéger le Père Lachaise. Vite, il faut prévenir Léa et Nils).

oommune

Nils et Léa n’étaient pas encore au fait de la révolution. Tu m’étonnes ! Leurs sages résolutions de jambe en l’air, comme pour rattraper le temps suspendu, avaient les accords d’un corps à corps à l’assaut de la petite mort. Nils éructait et Dagmar lui labourait les côtes avec ses ongles. Dagmar applaudit à la tromperie sur la marchandise et encouragea tous les efforts du couple à figer cet instant.

-          Magnez-vous le train. On se croirait dans un film de boules. Oui, oui encore, ça vient hum oui  continue…. Les Schmidt vont bientôt mener l’assaut. Je répète, allo, allo, m’entendez-vous ? Les Schmidt…

Vaseuse, les pupilles de travers, c’est Léa qui émergea la première.

-          Tu veux parler des flics ?

-          Les poulets on dit aussi, si je parle bien français !

Nils gêné s’arracha des tripes de l’autre femme, jetant par-dessus bord la capote usagée. Son sang-froid glaça Dagmar.

-          Pas de panique les filles, j’ai un plan B.

-          Accouche papi, tu ne perds rien pour morfler ma haine et toi aussi ma pute d’amour.

Léa avait déjà revêtu une tenue décente et Nils avait sauté dans son futal.

-          La brèche est encore praticable ?

-          Peu probable à cette heure.

-          Dans ce cas, il faudra emprunter le tunnel.

-          Le tunnel ? !!!

-          Oui, pour faire vite, avant que ce lieu de repos ne soit proclamé cimetière par Napoléon Bonaparte, on récoltait déjà la vigne au Moyen-Age et…

Dagmar qui pissait du raisiné par les trous de nez et avait parfaitement pigé l’allusion à leur situation s’énervait.

-          Abrège tes salamalecs, mec.

-          J’ai eu vent aussi que les Communards assiégés qui se battaient entre les tombes avaient connaissance du tunnel, mais avaient manqué de temps pour s’en sortir. Dans mes recherches, j’ai retrouvé les plans, et avec quelques amis très sûrs, on a remis le chantier en route pour le rendre enfin praticable, en cas de coup dur. Je pense que dans l’urgence, le jour est venu de l’inaugurer. Mais d’abord, faisons table rase de toutes les traces de notre passage.

Laissant ses deux compagnes indisposées, il avait joint l’action à la parole, rassemblant déjà des papiers et autres emballages, fringues crades et usagées, les fourrant dans un grand sac. Il espérait en vain que la plupart de leurs signatures ADN périraient dans le broyeur. Les deux femmes avaient suivi le mouvement et en quelques instants seulement, l’abri rutilait du vide sidéral et du calme attendu.

Léa leva le doigt, comme à l’école.

-          Monsieur, monsieur le professeur, j’ai le temps d’aller chier au pied du mausolée d’Adolphe Thiers ?

Même Dagmar éclata de rire. Seul un léger rictus laissait encore présager que dans sa caboche c’était encore la guerre entre elle et la française, et que bientôt ses amis d’Outre-Rhin, les alternatifs activistes lilliputiens auraient terrassé le géant.

-          Un dernier détail. Je vous demande toute votre attention. Il n’y a pas de lumière dans notre tunnel et il se peut que certains bruits bizarres puissent éveiller votre crainte. Pas de panique, J’ai tout prévu. Il leur tendit un casque de mineur muni d’une lampe frontale. Léa, je te conseille de te changer, un pantalon et de bonnes chaussures te seront utiles.

Profitant d’une dernière pause avant la sortie, pendant que Léa se changeait et chargeait la Singette dans son sac à dos en ayant pris soin de lui fourrer dans le bide une arme de poing, Nils posa une paluche sur l’épaule de Dagmar, comme pour s’excuser pour tout à l’heure. Elle s’hérissa comme un chat sauvage.

-          Ne me touche pas, porc velu. Si tu t’avises encore à me toucher, je te tue. Pigé mec.

Nils leva les mains au plafond.

-          Ok, ok. On décroche les filles, je passe devant.

En dépiautant une tôle en guise de mur, il s’engouffra, baissant la tête pour ne pas se cogner. Une odeur âcre vous prenait à la gorge. Cette terre avait déjà saigné en surface et dégorgé les corps de ses asticots. Il y devait y avoir du monde un peu plus haut, en train déguster les restes de vieux os usagés. Ces images et ces associations d’idées embuèrent le regard de Léa qui manqua d’air et tomba à la renverse retenue de justesse par Dagmar qui fermait le rang.

-          Nils, à l’aide.

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
ON N'EN PARLE JAMAIS!
  • C'est le grand retour du feuilleton! Sur des sujets brûlants dont normalement, ON N'EN PARLE JAMAIS. Mais justement, on ne va plus parler que de ÇA. Nos deux auteurs, Fred Romano et Franck dit Bart attendent vos commentaires
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité