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ON N'EN PARLE JAMAIS!
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30 juin 2011

18. Léa se lance et balance à bouche que veux-tu !

Résumé du précédent épisode : En Euskadi, les activistes ont fait bombance avant de manifester à la centrale du Blayais. Sauf que, faute à pas de chance ou inconséquence, leurs bouilles se sont affichées sur l’ordinateur de Lebourrin qui convie un étrange personnage avec lequel il est sur le point de passer un marché.

 uzestemusicochap18b

1.                 T’es complètement dingue mon amour ! Tu ne peux pas rencontrer ce pseudo journaliste qui peut se cacher sous la casquette d’un flic, c’est trop risqué.

2.                 Calme toi ma belle teutonne aux obus divins, Nils va m’accompagner. Je ne risque rien.

3.                 Léa, dans ce cas je viens avec toi.

4.                 Désolée ma chérie d’amour tu risques de tout faire foirer. La vision de burnes sous un pantalon te donne la gerbe et la haine.

5.                 Je serai sage comme une image, je serai la garde rapprochée de ton  corps.

6.                 Justement, il n’en est pas question.

Dagmar sortit de la caravane en claquant la porte.

 

Frédéric, passablement amoureux, était parti surfer sans les vagues à l’âme familiale, avec Hegoa au Mexique et la bénédiction de Joël. De retour pour un bref passage en Gironde, Léa avait été contactée par un chroniqueur girondin, un certain Franck le Bartos, de mèche avec le groupe Joan Pau Verdier[1] d’Aquitaine. Il lui proposait une interview libre de propos pour s’expliquer et se défendre contre le réquisitoire des pandores qui lui courraient aux basques. Le zigue écrivait pour un webzine basé à Paname. Il avait la plume pas du tout à l’ordre du jour des convenus journalistiques. Léa était intriguée. Nils comme à l’accoutumée était septique comme une fosse bouchée et Dagmar rêvait de lui tordre les couilles pour lui apprendre à se couper la nouille à ce con.

Ils avaient rencard à l’Estaminet d’Uzeste, le quartier général musical textuel de la Compagnie Lubat[2] dans l’autogestion des sons festifs et vivants de Gasconha.    Nils sur sa bécane avait repéré les lieux. La voie était libre. Le Bartos était ressorti avec Léa qui le menait à la bagnole où elle lui attacha les poignets dans le dos et lui passa un bandeau sur les yeux. Les activistes fouillèrent le chroniqueur la bouche en cœur et ne décelèrent aucun micro néfaste caché sur lui. Nils prit le volant et emmena le joyeux aéropage vers une plage encore déserte. Ils décidèrent de tous les critères idoines pour accepter que Léa se fasse tirer le portrait et donne de la voix devant un fond neutre représentant le port d’Honfleur, qu’avait confectionné Nils, histoire aussi de brouiller un peu plus les pistes. L’interview eut lieu d’une traite avec des questions ouvertes. Ce qui permit enfin à Léa de mettre une bonne fois pour tous les points sur les i. Elle fulmina contre sa condition de sans toit ni loi qui lui était imposée. Elle était innocente de tous les méfaits explosifs contre la rédaction de Webactu et pas du style à se faire sauter le caisson avec ses amis journalistes. Les accusations devaient se porter du côté des renseignements généraux à la solde de la clique du sarkophage et des grands patrons du nucléaire français qui voulaient garder leurs avantages sur cette énergie imposée par la force et contre le gré des populations, depuis les années Giscard. Fukushima avait prouvé les dangers avérés du nucléaire civil sans en tirer tous les enseignements. Elle ne pleurait pas Anne Lavergerond virée de son poste de grande propagandiste en chef de la nucléocratie à la française. Sans doute qu’à force de bétonner ses centrales, son compteur Geiger avait dérapé ! Celle-là même la mieux défendue par le coq du ps, le F. le Hollandais qui pourrait devenir président de la république en 2012 ! Bonjour le cauchemar radioactif, la rose au poing. Celle qui fut aussi une proche collaboratrice de Tonton premier dans les questions de stratégie économique. Avec DSKAS, encore lui, qui la nomma PDG de la Compagnie générale des matières nucléaires qui deviendra Aréva. Combien la chère très chère dame allait-elle toucher au chomdu, sachant que son salaire s’élevait à la bagatelle de 1,12 millions d’euros par an ? Avec une telle somme on pourrait lancer l’idée des panneaux solaires pour toutes les habitations. Et puis pour une fois qu’elle pouvait s’exprimer. Léa se lâcha contre les ayatollahs pseudos scientifiques officiels qui pourrissaient les médias de toutes leurs inepties. Ce Luc Ferryboat, arnaqueur universitaire glandos, qui fit entrer au Conseil d’analyse de la société (un simulacre d’incapables) Amélie de Bourbon-Jambon de Parme épouse d’un des frères Boudinof. Sachant que les frangins avaient pondu récemment une nouvelle arnaque intellectuelle (une de plus !) tant scientifique que rationnelle touchant cette fois les hautes sphères du cosmos, qui aurait été conçu selon un haut jet de foutre divin ! Sachant aussi, digne retour de manivelle entre ami, c’était le féru Ferryboat qui écrivit la préface de ce chef d’œuvre ! Toutes les obédiences putatives étaient représentées dans cette noble assemblée…

7.                 Hum, hum, vous ne trouvez pas qu’on s’éloigne un peu du sujet, tempéra le Franckos un peu dépassé par les évènements ?

8.                 Tu me laisses parler ou je me barre, compris ? J’abrège aussi les facéties du Claudio Allegro qui soutient mordicus l’inexistence de l’amiante dans les soutes de la fac de Jussieu, alors que j’étais sur le point de le démasquer, avant que cette bombe ne me détruise l’existence. Je finis. Dans cette société des amis du Ferryboat, on y trouve  tout droit sorti du chapeau du magicien Gnangnan: un cureton, un rabbin, un islamologue et même en cas de maladie avérée, la directrice générale en charge du laboratoire Servier qui pouvait vous sauver la vie en vous proposant son bonbon favori : le Mediator ! Passez la monnaie et les tours de passe-passe… Toutes ces crapules accaparent les médias et évincent les instances objectives et les associations indépendantes à propos du nucléaire. Je vous demande un peu, pourquoi la médiocratie, pour remplir la part de cerveau disponible et la panse grasse, vogue grand largue sur la populace abrutie et désinformée ?

Elle termina son numéro de trapéziste avec son hiatus dont elle était le plus fière.

9.                 En matière de nucléaire, il n’y a que les failles qui aillent à la France. Boum quand le nucléaire fait boum. Rideau.

Afin de garder le contrôle complet sur l’enregistrement, Nils subtilisa l’enregistreur des mains du Bartos.

10.            C’est nous trois qui retranscrirons l’enregistrement et qui te ferons parvenir le résultat près à publier.

11.            Mais, je ne te travaille jamais de cette manière !

12.            C’est ça ou rien du tout, pigé mec ?

Devant l’air menaçant du géant le chroniqueur remballa ses remarques.

 

Pendant que ça gaussait dans le sud-ouest, à Paname, l’homme en costume cravate de marque qui se prenait très au sérieux ouvrit une enveloppe remise par Lebourrin. Elle  contenait des renseignements pointus issus du réseau national de surveillance des citoyens. Lebourrin, en tant que fonctionnaire trop pingre de son salaire de misère, savait offrir ses services au plus offrant. Il en était même assez fier finalement. Mis en confiance dans ce contexte de complaisance des sens et des révélations onéreuses, Lebourrin tenta une légère inclinaison à porter de la voix.

13.            Vous savez peut-être déjà où ils logent en France ?

14.            Il sentait bon le sable chaud, mon légionnaire. Abruti, tu connais ?

15.            Faut que j’en cause deux mots à Madame Romano.

16.            C’est qui encore celle-là ? C’est une indic ?

17.            Oui et non, ce serait trop long à vous expliquer, n’empêche…

18.            Ferme ton clapet. J’y vais. Je te tiens au courant. Motus et bouche cousu à propos de notre accord. Sinon….

Il mima le sourire kabyle qui riait aux éclats.

 

19.            Les filles, les filles, Joël nous a déniché une planque fiable à Barcelone : Can Masdeu[3], une ancienne léproserie !

20.            Tu charries mon pote, après le Père Lachaise, tu nous enterras tous ! Je préfère encore les sushis radioactifs !

 

 

 



[1] Joan Pau Verdier : auteur/ compositeur/ interprète franco/occitan : http://joanpauverdier.free.fr/actualite.htm

[2] Bernard Lubat : scatrap jazzcogne : www.cie-lubat.org/Oeuvriers/Bernard-Lubat

[3] Les sentiers de l’utopie, un livre film d’Isabelle Fremeaux et John Jordan, éditions Zones, 2011

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Commentaires
ON N'EN PARLE JAMAIS!
  • C'est le grand retour du feuilleton! Sur des sujets brûlants dont normalement, ON N'EN PARLE JAMAIS. Mais justement, on ne va plus parler que de ÇA. Nos deux auteurs, Fred Romano et Franck dit Bart attendent vos commentaires
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