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ON N'EN PARLE JAMAIS!
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6 septembre 2011

24 : Depuis le Panorama de Berlin, Dagmar s’épanche à court terme !

 

Résumé du précédent épisode : A Zegg Joël se répand entre les seins géants de Zelda quand par hasard, ils tombent effarés sur une bande vidéo qui indique que Zegg a été créé par les services secrets de l’Allemagne de l’Est ! Léa n’est pas en reste à Barcelone où Alexandre son amant lui apprend que Greenpeace en Angleterre a frayé avec les farines animales dans les années 70. Dagmar dégagée de ces contingences ne pense qu’à s’éclater durant trois jours.

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Dagmar étanchait sa soif d’amour en pestant contre Léa son échappée belle, dans un monologue opaque entre les bulles de sa cinquième Berliner Kindl[1].

-         Née un 13 août 1989 à quelques mois à peine avant la chute du Mur de Berlin, de parents qui naquirent morts de rire en 1961 au 15 de la Strasse Toleranz située à quelques mètres du Reichstag, l’année de l’érection de cette protection antifasciste selon le point de vue encore en rigueur dans la partie Est de ma tendre jeunesse. Je m’en lave les fesses ! Fi du lavage de cerveau de mon pater en odeur de sainteté avec le régime du faux cil et du marteau. Laisse béton, mec, où j’t’en fiche une !

Le zigue éconduit repartit la queue basse en pestant une injure dont la capitale berlinoise avait la saveur, du style : espèce de pute du Ku’damm, fourre toi du clacos jusqu’à l’os[2].

L’estomac barbouillé et les idées qui prenaient le large, Dagmar flageola jusqu’aux toilettes, tandis que toujours plus haut, le son d’un mix académique à rétamer un rat dans l’eau des égouts de Berlin abonné aux basses fréquences, vous tambourinait les tympans. C’était comme toujours cette enseigne à l’effigie d’une vulve géante qui, comme un aimant, avait attiré Dagmar au Panorama, un club branché. Clin d’œil à ses folles nuits d’antan, quant au détour d’un regard et d’une jupe ras le zonzon, elle avait croisé Léa qui s’envoyait en l’air dans un remix assourdissant sur les sons obsédants du dj pilleur des meilleurs ziziques des années 70. Ça avait collé aussitôt la trempette dans les toilettes entre les deux nanas. Un je ne sais quoi d’envergure à prendre le rut par le con et décharger le saint-frusquin de toute sa cargaison des mouillettes. 

On était le 13 août 2011, comment Léa avait-elle pu oublier l’anniversaire de leur rencontre ? Elle la savait avec un drôle de type louche qui se faisait appeler Alexandre, le bien heureux ! Pour une fois, elle accordait toute sa confiance à la force tranquille de Nils, le géant, pour qu’il lui rétame la bouille à coups de pognes et coups de lattes bien pensées en souvenir de sa virilité. Elle lui avait même demandé qu’il lui envoie fissa la photo de la tronche de l’autre pourri. Toujours aucune nouvelle ! Quant à Joël, il devait s’éclater à tous les sens du terme à Zegg. Elle s’en fichait, elle se fichait de tout. Elle était entrée le jeudi au club dans la ferme attention d’un ressortir sur les rotules le lundi soir, sans plus savoir dans cet univers entièrement bouché à quelle heure de quelle minute elle se situait. Une revanche en quelque sorte à la valeur qu’elle accordait à son futur proche, quand les cognes auraient mis la main sur elle et tous les autres activistes. Vivre en vase clos, vaste programme… Bien entendu, comment tenir le coup sans un quelconque remontant. Les chleuhs en parfaits hypocrites y connaissaient un rayon planque et tête en extase. Il suffisait de tremper son index dans la sauce, une mixture blanche, un remède de cheval qui prenait la place des clopes dans le paquet et ni vu ni connu l’embrouille. Cool l’ambiance !

C’était complètement dingue, comment les promoteurs de rêves de la société de consommation et les maffieux de l’ex bloc soviétique s’étaient appropriés les cités dortoirs complètement déglinguées, côté Est. Comment une centrale électrique désaffectée avait rempilé ses volts pour que le tout Berlin branché et même les touristes étrangers débarquant par charter, viennent se bouger le popotin à la santé du nouveau Berlin désaffecté de la vermine coco.

Déjà à 18 ans, elle s’était barrée de la casbah de ses vieux qui ressassaient le discours encore en vigueur contre les « contrebandiers » et autres « déserteurs » de la République démocratique d’Allemagne qui vendirent dans les années 60 leur force de travail à l’ère capitaliste yankee, alors que le pays avait besoin de tous ses bras pour redresser la barre et tenir la tête haute face au grand frère soviétique. 

Les alternatifs du Kreutzberg cosmopolite (à l’époque encore le quartier turc de Berlin), du moins ceux qui subsistaient, l’avaient accueillie dans un squat sans rechigner ni lui poser de questions, même si encore et toujours le Mur dans la tête pouvait encore signifier que les Ossi prenaient les Wessi pour des lanternes[3]. Retour à l’envoyeur, c’était de bonne guerre économique, après la chute du Mur, petit à petit, avec la flambée de prix, les proprios remirent la main basse sur leur magot des immeubles que les alternatifs avaient entièrement rénovés et s’empressèrent de les faire virer et les envoyer paitre à la périphérie des quartiers situés à l’Est. Les bobos friqués vinrent s’encanailler à Kreutzberg qui avait perdu presque définitivement son franc-parler politique en actes.  

Auparavant et durant l’existence du Mur, plusieurs générations avaient senti le filon. Sacré aubaine pour créer une vaste utopie dans une ville en vase clos où les mâles en état de se battre pour la patrie ou ne serait-ce que porter l’uniforme échapperaient au dogme guerrier et seraient suspendus de cette corvée. Les universités avaient créé les fruits de l’effervescence. Quand, comme de bien entendu, dans les années 1968, Berlin la rebelle s’enflamma. Simple coïncidence ou correspondance des genres avec la naissance des activistes politiques du groupe Baader / Meinhof ? Les sus dénommés terroristes par la sociale démocratie totalement dépitée qu’on lui vole la vedette. La RDA sœur ennemie pigea immédiatement les ressorts qu’elle pouvait tirer de cette agitation politique. En sous-main et arme vengeur, elle accorda l’asile et même l’anonymat sous une nouvelle identité pour certains activistes de l’autre rive qui ne se montraient pas trop réticents à un lavage de cerveau. La chute du Mur représenta aussi une chute libre pour les ex activistes de l’Ouest qui s’étaient planqués à l’Est. Dénonciations et remise à jour des fichiers de recherche des terroristes par les services secrets de la chasse aux sorcières des années 70, tout un programme bien rodé !

Toute une génération née avec la chute du Mur et de grands parents nazis, marquée par cette époque charnière abdiqua et consentit à se mouler  dans la société de consommation et un certain confort matériel complètement artificiel. Tandis que Dagmar et une minorité s’engageaient dans les mouvements alternatifs et anti-nucléaires en lisant Baader et Meinhof.

 

S’écroulant dans les toilettes devant la défaite de sa pensée en égard de sa si courte existence, Dagmar but la tasse et se vida de son trop plein de haine envers l’homme qui lui avait volé son amour fou.

-         Je te tuerai, je te tuerai et te ferai bouffer tes rognons aux petits oignons !

C’est alors qu’une frangine la pris dans ses bras pour la réconforter. Elle avait les seins légers et un doux goût d’anis entre les cuisses. Ce que ne savait pas encore Dagmar, c’est que la donzelle apitoyée n’était pas à côté de la plaque mais en service commandé pour lui soutirer des informations. Sa survie à elle représentait une question cruciale. Comme si en échos, on entendait encore les cris dans les cachots des opposants au régime. Une certaine réminiscence des nostalgiques de la Stasi[4] en sursis, en quelque sorte ! ?  

 

 



[1] L’une des deux plus fameuses bières de Berlin qui se décline en brune ou en blonde.

[2] Référence à la grande artère de Berlin Ouest du grand bazar commercial où on trouvait tous les produits du monde dont le célèbre camembert, alors qu’à l’Est les bananes faisaient fureur. C’est resté dans les humeurs.

[3] Ossi ex habitants de l’Allemagne de l’Est et Wessi, allemands de l’Ouest

[4] Ex police politique Est allemande

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Commentaires
ON N'EN PARLE JAMAIS!
  • C'est le grand retour du feuilleton! Sur des sujets brûlants dont normalement, ON N'EN PARLE JAMAIS. Mais justement, on ne va plus parler que de ÇA. Nos deux auteurs, Fred Romano et Franck dit Bart attendent vos commentaires
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