Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
ON N'EN PARLE JAMAIS!
ON N'EN PARLE JAMAIS!
Archives
9 juin 2011

14. Sur la route sans Freud, ça déménage pourtant !

 

Résumé de l’épisode précédent : si le magma terrestre relève de la dynamique des fluides, suite aussi au tsunami du Japon, nos trois activistes, avec Joël et son neveu Fred embarqués dans un drôle d’engin hybride, risquent comme tous les habitants de la planète de ressentir encore tantôt d’autres secousses de magnitudes encore plus catastrophiques….. Santé !

betgbaja

 

 

-          Les tunnels, je sais pas pour vous, mais moi j’en ai soupé au moins quatre épisodes de ma maigre existence. Je veux respirer à l’air libre. Je veux sortir !

Nils brandissait déjà la piquouze du professeur Frankenstein sous les yeux hébétés de Dagmar.

-          C’est une manie chez toi de vouloir piquer quelque chose de dur dans l’intime d’une frangine. Fiche la paix à Léa et ne t’avise plus jamais de la toucher.

Par le pare-brise, le grand blond jaillissait en rayons au zénith et la campagne briarde avec ses champs de betteraves à perte de vue vous épluchait le moral à plus de relief. C’était aussi comme si on avait rayé la route nationale de tous les véhicules en mouvement. Le tank DS antique s’astiquait les tiques et avançait toujours sa carcasse. Dagmar avait pris dans ses bras son amante et la câlinait. Frédéric Dupont quelques boutons d’acné et toutes ses dents se rinçait les mirettes dans le rétro et faillit emboutir un car de touristes japonais, toutes portes ouvertes planté en plein milieu de la chaussée distendue.

Sueur froide et atmosphère orageuse.

Joël annonça à la compagnie : Pause pipi, tout le monde descend.

-          Minute je teste.

Dagmar donna le feu vert. La petite troupe s’ébroua, cherchant son petit coin. Au moment de repartir. Léa avait disparu.

-          Quelqu’un a vu Léa ?

-          Merde la conne, elle nous fait une crise d’identité. Déjà tout à l’heure, c’était moins une.

-          Et je suppose que tu as un remède, toi la mante religieuse berlinoise qui en connait des répliques à la gente féminine.

Dagmar pour répliquer avait déjà levé la main sur Nils qui avait paré le coup.

-          CA SUFFIT MAINTENANT !

Joël avait élevé le ton.

-          Tonton, tu ne m’avais pas dit que ces deux femmes avaient un grain.

-          Tais-toi, Fred, on n’est pas dans un de tes jeux vidéo débile à la con. Il est question ici de Léa, la plus fameuse teigneuse journaliste qu’il m’a été donné de rencontrer. On est pressés, ça consiste en quoi les crises d’identité de Léa ?

-          Ben, c’est-à-dire, c’est un truc de filles. Aucun scientifique n’y comprendrait que dalle. Encore heureux, le Freud a été démasqué pour sa grande arnaque de son imposture à la psychanalyse bourgeoise du zigue très intéressé aux intérêts de son portefeuille. Ce n’est pas avec des mots valise qu’on entre dans la tête des gens pour expliquer leurs comportements et les mettre ainsi dans des cases normées pour bien les maintenir sous la domination sociale de divan le terrible et toutes ses terribles dérives des sociétés totalitaires.

-          Où peut-elle être ? A part ce champ, il n’y a rien, c’est la désolation !

-          A moins que…

 

Dagmar pianota sur les touches de sa bécane et les mots de Léa lui répondirent aussitôt en écho.

-          Bougez pas les mecs je vais la chercher.

Dix minutes plus tard, Léa était à bord. Personne ne se permit de ramener sa fraise. Les tensions de chacun des occupants étaient encore palpables. On roulait en silence quand Léa s’épancha.

-          Désolée les amis, parfois je ne sais pas me contenir. Ça me monte à la tête. C’est comme si un troupeau d’éléphants me trottait dans le cerveau. Je sens qu’il va éclater. Ma calotte crânienne est trop petite pour le contenir et il me vient des images bizarres. Par exemple, tout à l’heure, j’ai vu qu’on était cernés par des chars et notre engin qui se prenait un fossé et puis après, plus rien le vide. J’en ai marre de cette cavale. Je n’ai pas été préparée et je ne l’ai pas voulue. Etre étrangère sous une autre identité partout où on ira, je ne sais pas si j’aurai la force de le vivre. Vous devez me prendre pour une cinglée. Je ne me sens pas assez forte. Je ne suis pas Bakounine courant de barricades en barricades en Europe et portant la révolution anarchiste, alors que le salopard de Marx était plus occupé à engraisser sa bonne et lui casser la baraque derrière son dos. J’ai besoin de souffler. Vous comprenez ça ?

Ce fut encore Joël qui calma les ardeurs.

-          Léa, ta réaction est bien naturelle, on ne t’en veut pas. Seulement n’hésite pas à nous parler si tu n’es pas bien. Notre seule force pour le moment c’est de rester groupé. On descend dans le Sud. Je connais une planque.

-          Pas de celle j’espère de l’autre géant à trois pieds sous terre !

-          Tais-toi Dagmar. On a besoin de sérénité.

-          Je commence à avoir la dalle, pas vous ?

C’était l’autre asticot d’ado qui répliquait ses gargouillis dans son estomac.

-          Comme je ne connaissais pas vos habitudes culinaires et pour ne pas faire d’impair, j’ai prévu une bonne salade végétarienne du soleil levant au tofu, aux graines germées de quinoa tournesol, lentilles vertes et sésame très légères et digestes.

-          C’est parfait pour moi.

-          Nous aussi, pas vrai Léa ? Il est super ton rédac !

-          Tonton t’exagère, tu veux nous tuer avec ta bouffe de ouf du Japon et mes hamburgers, alors ?

 

A Paname c’était la guerre des communiqués chez la maison poulaga. Y’en avait même un qui avait la grosse tête. Le poulailler, c’était plus vraiment sa chique. Il en avait ras la trique des échecs. Les trois terroristes avaient encore réussi à prendre la fuite. Lebourrin bourré aux amphés ne tenait toujours pas son trophée pour partir la tête haute en retraite bien méritée !

Il se réveilla sur une civière, la caboche bandée et une bosse en guise de réseau de pensée. Il voulut se lever mais tangua. Il gueula.

-          Que m’est-il encore arrivé ?

Un collègue en civil (pléonasme me direz-vous) lui narra ses aventures en peau de banane.

-          Chef, c’est vous qui avez voulu investir le tu, le tutu, le tunnel en premier. Après une course poursuite et une sacrée débandade, vous êtes enfin parvenu à une bouche d’égout, du modèle en fonte dont se servaient les insurgés de mai 68 pour se défendre. Vous n’avez présagé de vos forces et au lieu d’ouvrir vous vous en êtes sorti avec un gros bobo au calot !

 

 

Tandis qu’à la campagne, encore plus terre à terre, la voix de Higelin crachait des enceintes « Irradié ».

« Irradié, voyageur immobile, / Je suis le sage, le fou le débile et /J’entends les rumeurs de la ville. / Compagnon des lézards obscènes, / Je déjeune à minuit / De girafes rôties qui battent encore de l’aile / Sous le menton crochu des sorcières malsaines. / Je suis du village l’idiot et j’entends les rumeurs de la ville. »

Et encore plus trivial :

-          Tonton, je crois qu’il n’y a plus d’essence !

 

Publicité
Publicité
Commentaires
ON N'EN PARLE JAMAIS!
  • C'est le grand retour du feuilleton! Sur des sujets brûlants dont normalement, ON N'EN PARLE JAMAIS. Mais justement, on ne va plus parler que de ÇA. Nos deux auteurs, Fred Romano et Franck dit Bart attendent vos commentaires
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Publicité