Ce qu'en pense Duszka

Je les connais tous les deux.  Ils vont faire de la plume buissonnière : ça leur va comme un gant de boxe sans pouce ! Qu’est-ce qu’ils font avec ces gants ? Ils les glissent sous leur tête, pour bien la caler car elle est pleine de trucs. Et, le nez en l’air, ils vont récupérer tous azimuts ce qui secoue notre monde en déliquescence capitalistico-barbaresque pour nous larguer ça avec l’élégance brutale de leur style très particulier.

Je n’ai jamais vu Fred, j’ai rencontré Franck un soir où on mettait en scène mes pérégrinations carcérales de parloir en parloir.

Ma démarche fut également buissonnière, c’est ma nature, pour arriver jusqu’à eux. 

France Inter a donné du son, un matin de bonne heure, au blog de Fred Romano. J’en devins visiteuse assidue, avec, parfois, des messages personnels pleins de tendresse et de solidaire amitié. Dans les donneurs de commentaires j’ai aperçu Franck. Et, peu de temps après, j’étais dans la même écurie éditoriale que l’ami Franck pour « Le taiseux est parti » épuisé depuis la mort de notre éditeur. 

J’ai lu tout Fred Romano, et tout Franck dit Bart. Si je suis pour ma part un écrivain plus classique dans la forme, j’ai un plaisir fou à lire ce que je ne saurais écrire, leur prose mise à disposition à l’encre sympathique. Une encre colorée aux deux sens du terme. Elle est sympa et lisible seulement quand on ouvre tout grand son esprit à leur démarche : dénoncer les horreurs économiques dévastant la terre, ses habitants, leur santé, leurs libertés, leur dignité.

Leur feuilleton nous accrochera au quotidien avec ce que leur talent saura mettre de réflexion, d’appel, d’évidence militante au sens universel du terme. Loin, si loin de l’immédiateté imbécile et de mauvaise foi des médias aux ordres qui s’appliquent à écrire à plat ventre, le nez dans le caniveau.

Bonne route les potos !