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ON N'EN PARLE JAMAIS!
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6 avril 2011

6. Léa se fait la belle et Lebourrin n’y est pour rien !

(Résumé du chapitre précédent: Léa est sous surveillance à l’hôpital pendant que Lebourrin s’adonne à son passe-temps préféré  avec Coco, son indic favori. Dagmar, en infirmière modèle, vient depuis Berlin sauver sa Léa parisienne et lui annonce de grandes nouvelles ! Joël, le rédac-chef et âme de Webactu est vivant.)

chap6g

 

Dagmar, toujours en alerte, scruta la porte de sortie d’un regard torve puis imposa le silence d’un doigt impérieux.

- A ton avis ?...

- Chut ma chérie, ça bouge dehors. Fais-moi la belle au bois dormant.

- Mais mon amour, comment tu vas t’y prendre ?

- Chut. Un index bagué à l’effigie de la tête de mort qui sourit se plaqua contre ses lèvres.

               - Dors je le veux.

 

La Berlinoise mima l’ensorceleuse, clin d’œil à un de ses jeux érotiques favoris. Il y eut un bruit mat et le verrou de la porte sauta. La pénombre accentuait une silhouette, la situation était tendue. Une ombre de Nosferatu manqua de planter Dagmar. Elle retint un cri et se laissa glisser. Seul un clic de couteau à cran d’arrêt trahissait sa présence sous le lit. Le monstre fit rouler le dodo de quelques centimètres, prêt à bondir. Le surin en pogne, Dagmar s’apprêtait à lui chanter « la carotide se vide », quand Léa cria : NILS ! La Berlinoise, remarquablement de mauvaise humeur, émergea de sa cachette.

-          Qui c’est ce monstre de foire machiste? On dirait qu’il sort direct des bobines de Murnau, pince-moi si je rêve ?

-          C’est un confrère, il est de notre bord, ne t’énerve pas et range ton outil.

-          Dans ce cas, au revoir la compagnie, si je ne sers plus à rien. Je ne suis plus de taille, bonjour chez vous.

-          Arrête, tu ne vas pas me jouer la jalouse, ce n’est pas du tout ce que tu crois !

 

Le géant, allergique au crêpage de chignon, donna de la voix.

-          Le temps presse, laissons les futilités existentielles aux simples mortels.

 

Léa adorait cette tonalité, son accent si unique et posé, sa façon de s’exprimer toujours avec des mots choisis, alors qu’il était étranger à la langue de Molière. Sans nul doute, tous les produits qu’elle avait ingurgités par les veines lui chaviraient la chaleur animale au bas des reins. Pour la première fois de sa courte vie elle était  entourée des deux êtres qu’elle chérissait le plus, et vogue la joyeuse barque. Léa se sentait comme sur un petit nuage et avait complètement oublié le lieu où elle se trouvait, tout comme son état de santé. Dagmar avait perçu le trouble chez son amante et bougonna.

- Il ne perd rien ce cave, pour savoir de quel bois je me chauffe les tripes en amour !

Nils dénicha la clé de la sortie, un fauteuil roulant pour sa princesse, et roule carrosse…. Après ces péripéties  rocambolesques, le corbillard de Nils, emprunté au pied de la morgue, emmena ses passagers clandestins vers une planque improbable pour un esprit forgé à l’école des cadres de la police nationale : un cimetière !

 

A propos de Lebourrin justement, il était dans le pétrin. Des bruits de chiotte agrémentés par les médias à sensation, qui se repaissaient des bas instincts chez les chalands toxicomanes shootés au journal de 20 heures, donnaient le tiercé gagnant dans l’ordre. Un géant barbu portant le foulard palestinien avait égorgé le bon père de famille qui avait la garde de l’ennemi public numéro 1 ! Son goût immodéré du sang, et ses pulsions de mort s’exprimaient jusque dans sa conduite d’un corbillard  à tombeau ouvert! Une complice blonde, bombe humaine gonflée à l’hélium avait chamboulé sur son passage éclair bien des esprits et des corps caverneux. Plus aucun doute possible, l’enquête s’orientait vers la filière islamiste et vers leurs complices, des miss France qui auraient sali le drapeau tricolore. Madame de Lafontainetrévice fut à ce sujet gardée à vue pour interrogatoire très poussé et séance de dédicace.

 

Ni son plus fidèle indic et dealer Coco le bien nommé, ni plus encore la divine substance qu’il snifait  par les naseaux n’avaient eu raison de son malaise. Le doigt de dieu tout puissant du ministre de l’Intérieur en personne pointait sa tronche pour la prochaine charrette des boucs émissaires. Il était pourtant parfaitement rasé de près. Quoique, depuis quelques temps, il se négligeait le commissaire. Il se dopait désormais aux amphétamines, même pas méfiant des dérives du Médiator, le célèbre médicament mis en cause selon le fourgue des grandes industries pharmaceutiques. La vie n’avait plus de prix, sauf si elle était cotée en bourse.

Ah, si seulement il se réveillait de son cauchemar éveillé ! Un charmant sujet tout craché pour Léa à la une de Webactu si Webactu existait encore… Hélas, à la place des médailles et des compliments, rien que des tracas. Même Marie, l’hôtesse d’agrément, qu’il se payait les dimanches matin pour qu’elle se déguise en bonne sœur des bigoudis ne lui éveillait plus les sens de la sainte trique : son état était critique. Il fallait consulter un spécialiste, sans aucun doute. Il y avait à Paris un mage extrasensoriel capable de retrouver des personnes perdues de vue depuis plusieurs jours, voire plusieurs mois. Le commissaire, pourtant carrément cartésien et libre penseur dans son fort intérieur, plutôt que de se jeter du haut des falaises d’Etretat, préférait croire à ces fadaises. S’assurant qu’il n’était pas sur écoute, Il composa ensuite le numéro du mage Vichnouvoitou.

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  • C'est le grand retour du feuilleton! Sur des sujets brûlants dont normalement, ON N'EN PARLE JAMAIS. Mais justement, on ne va plus parler que de ÇA. Nos deux auteurs, Fred Romano et Franck dit Bart attendent vos commentaires
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