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ON N'EN PARLE JAMAIS!
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19 mai 2011

12. Au bout du tunnel, on s’éclaire au nucléaire !

 (Résumé de l’épisode précédent : Boum comme un concert d’atome en fusion, ça se bouge la terre ferme en sous-sol aux pieds des keufs. Dans le tunnel, on n’est pas bégueule mais bien sonné ! Dagmar la géniale hackeuse tire sur des câbles pour entrer en contact avec les activistes en surface, s’il en reste !)

 parisdesert

 

Les narines aérées loin de l’air de Paris, Lebourrin savourait un instant dévot devant les tenants et les aboutissements de la coco, son dérivatif favori. Instant, suspend ton vol, les us et coutumes en usage dans la maison poulaga ne lui laissaient qu’un court répit.

-          Chef, chef on a localisé les terroristes. Derrière la plaque en métal, il y a un tunnel et c’est la seule issue possible. Qu’est-ce qu’on fait ?

Le tarin bourré aux vitamines, le commissaire voyait la vie en rose. Dans un souffle de dragon qui en disait long sur ses intentions, il ordonna :

-          Qu’on les gaze ! Exécution. Ces rats ne peuvent plus m’échapper.

En sourdine, il projetait déjà la légion d’honneur. La rosette à côté de celle de Lyon, ce n’était pas du bidon, doux Jésus !

Il déplaça sa carcasse jusqu’au PC des opérations, roulant des mécaniques à la manière d’un John Wayne qui s’en va délivrer La Prisonnière du désert des trois méchants activistes.

 

En bas, c’était la messe basse de tous les possibles.

-          Ecoutez ça : Non, Nicolas la Commune n’est pas morte. C’est dingue, c’est Joël !

Dagmar se jeta dans les bras de Nils.

-   Vise un peu, Léa se réveille, occupe-toi d’elle. Je vais aux nouvelles.

Un flot interrompu d’infos jactait par le clavier de Joël qui balançait tout ce qu’il savait. Hiroshima, Nagasaki, Fukushima même combat ! La totale mais pas du tout fatale car déjà très prévisible! Puisque le 16 juillet 2007, un séisme de grande ampleur avait frappé le Japon au cœur de la plus grande centrale nucléaire du monde, celle de Kashiwasaki[1], avec un festival de fuite radioactive et un début d’incendie. Les valeureux ingénieurs nucléaires furent complètement dépassés par les mouvements au sol qui avaient été jusqu’à trois fois plus rapides que le maximum calculé. Ils ne se démontèrent pas pour autant et le rire dans les bouteilles de saké retentit tonitruant un optimisme de bon aloi. Nos centrales sont tellement résistantes que rien ne peut les ébranler. La preuve ! Etonnant non ?  Tchernobyl à côté chez les popofs, c’était du bluff ! Jamais au grand jamais, une catastrophe nucléaire ne pourrait atteindre le pays du soleil levant avec son parc de centrales à la pointe du progrès et des technologies. Le Japon surfait sur la grande vague de tous les dangers et s’était paré d’un parc de centrales nucléaires situées sur les zones sismiques à très grands risques.

Le nuage de la désinformation et son omerta conjuguées des médias à la solde d’Areva biaisaient le débat qui n’avait jamais eu lieu en France ni ailleurs. Joël prévoyait même un sondage qui annoncerait que la majorité des français approuvait le programme nucléaire et qu’à la veille des élections présidentielles, les candidats de tous les bords proposeraient un référendum tronqué sur la question occultée : êtes-vous d’accord pour sortir du nucléaire ?

Joël avait aussi dans ses dossiers les prévisions de centrales nucléaires flottantes et même sous-marines. Encore plus fou, tu coulais !

Léa émergeait enfin. Dagmar lui fourra sous le regard, l’écran où se miraient les  mots de Joël. Et illico presto, dans un sursaut d’adrénaline Léa écarquilla ses merveilleux quinquets. Son sourire si craquant vint à la rescousse et sa si jolie frimousse imprima un éclair de joie.

-   C’est Joël, il utilise le code convenu. Enfin ! File-moi le matos.

Nils en bon géant en territoire lilliputien ne savait plus quoi dire. Avec une travée, il avait dégagé un passage. De la fumée montait du tunnel.

-   Les filles, vite, debout, on se tire. Ils veulent nous gazer comme les nazis.

Il leur tendit un masque à gaz.

Il y avait un embranchement qui laissait place à deux directions.

Les yeux paniqués de l’homme et de l’allemande interrogèrent Léa.

-   C’est à droite, encore dix mètres et on devrait aboutir à une plaque d’égout à l’air libre. Dépêchons.

Le trio s’ébroua. Nils vérifia le chargeur de son arme, puis avec les épaules il poussa et la lumière vive pénétra pour se mélanger aux échanges gazeux et à la poussière. Pas âme qui vive, rue Sorbier ! Le silence pesait, comme après un cataclysme !

-   Putain, c’est dingue, que ce soit si calme Paname !

-   Merde, vise un peu la tronche de l’asticot sur l’affiche !

Nicolas Mulot de son plus beau sourire de Tartuffe de l’écologie appelait à voter pour lui, aiguillé par son plus fameux sponsors de la fée électricité.

Plus proche des mortels, un véhicule hybride entre le corbillard de Jules et la déesse Antique du général de Gaulle se pavanant sur les Champs Elysées bardée du v de la victoire, avançait au ralenti à leur rencontre. Dagmar et Nils dans la position du tireur couché ajustaient leur cible. Des appels de phare leur répondaient en écho. Mais plus la silhouette du chauffeur devenait nette, plus le sourire de Léa éclaboussait sa bouille ravie. Impact dans dix secondes…

 

 



[1]Infos glanées entre autre dans un article de Stéphane Lhomme, Président de l’Observatoire du nucléaire :  http://observ.nucleaire.free.fr/ 

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Commentaires
ON N'EN PARLE JAMAIS!
  • C'est le grand retour du feuilleton! Sur des sujets brûlants dont normalement, ON N'EN PARLE JAMAIS. Mais justement, on ne va plus parler que de ÇA. Nos deux auteurs, Fred Romano et Franck dit Bart attendent vos commentaires
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